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mandant un navire dans la marine de Sa Majesté et maintenant l’amiral Sir Isaac Coffin, afin que les habitants prennent des titres de lui, sujets aux redevances et conditions qu’il lui plairait d’imposer.

Que vos pétitionnaires ont appris que ledit Isaac Coffin obtint la concession desdites Îles en franc-alleu du gouvernement du Bas-Canada en l’année mil huit cent quatre-vingt-dix-huit…

Que ladite concession fut obtenue à l’insu desdits occupants qui étaient alors au nombre d’environ cinq cents âmes et y vivaient paisiblement depuis un quart de siècle, commencé sous la sanction d’un acte du parlement et continué sous la protection et au su et vu de Sa Majesté.

Que depuis, sous le couvert de ladite concession, vos pétitionnaires ont été fréquemment inquiétés dans leur occupation de la part dudit concessionnaire et menacés, en son nom, avec beaucoup de violence par le navire de guerre de Sa Majesté.

Que finalement, ledit concessionnaire a intenté des procès contre lesdits occupants, vos humbles pétitionnaires, à la cour du Banc du Roi à Québec, une copie d’une déclaration dans un de ces procès étant ici annexée, dans lesquels procès ledit concessionnaire fait des demandes ruineuses pour un de vos pétitionnaires qui fut obligé à l’âge de soixante-douze ans de se rendre à Québec, une distance de plusieurs centaines de milles, sous peine de se voir condamné par défaut à la ruine quasi totale de sa famille, quel que soit le résultat dudit procès.

Que vos pétitionnaires sont tous exposés au même mal, à moins qu’ils ne se soumettent aux exigences arbitraires du concessionnaire lesquelles, quelques petites qu’elles paraissent, sont encore plus qu’ils ne peuvent épargner de leurs moyens de subsistance et du pénible soutien de leurs familles.