Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/252

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 232 —

termination d’être colons et de prendre le serment d’allégeance recevraient de moi l’assurance de pouvoir rester jusqu’à ce que le bon plaisir du Roi fut connu. Ma bienveillance ne me permettait pas d’augmenter la détresse d’un si grand nombre d’hommes, de femmes et d’enfants, en les repoussant après leur arrivée dans des chaloupes ouvertes, tous déclarant qu’ils n’avaient jamais prêté serment à la République Française dont ils parlaient avec horreur. En conséquence, j’ai acquiescé à la suggestion du Conseil de Sa Majesté, mais en même temps, afin de prévenir, autant que possible, tout méfait provenant de l’admission d’un si grand nombre d’émigrants français à résider ici, j’ai cru que mon devoir envers Sa Majesté, de même que la sûreté de ce gouvernement, m’obligeaient à agir avec la plus grande précaution en les acceptant, et cela seulement jusqu’à ce que le bon plaisir de Sa Majesté soit connu. Il m’a paru que la méthode qui répondrait le mieux à ce projet serait de les garder groupés dans ce hâvre où leur conduite et leurs manières pourraient être surveillées de très près ; et ne pas leur permettre de se disperser dans les différents hâvres, ou de venir simplement avec l’idée de prêter le serment d’allégeance et ainsi avoir un prétexte pour errer d’une province à l’autre, et même de passer dans les États d’Amérique, à la faveur du gouvernement britannique.

J’ai l’honneur d’être avec le plus profond respect et la plus grande soumission, Monsieur,

Votre très humble et très obéissant serviteur,

Wm. Macarmick,
Lt-Gouv. du Cap-Breton.