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monsieur J.-B. Turbide en prit la direction pour cinq années. Il fut remplacé par monsieur Hélié Pâquet. Impossible de dire tout le bien que fit cette école, non seulement aux jeunes du Havre-aux-Maisons mais à ceux de toutes les Îles, car il en venait de partout, même de chez les Anglais. Raconter l’histoire de l’école Saint-Joseph, c’est entreprendre la biographie du prêtre inlassablement dévoué qu’est monsieur l’abbé Turbide, car il s’est identifié avec elle, pendant plus de dix ans. Je n’ose m’y hasarder ; je dirai simplement que personne autre n’aurait pu mieux réussir, ou même aussi bien et, que pour une fois, il aura fait mentir le proverbe que nul n’est prophète dans son pays.

Quel enthousiasme prodigieux pendant que M. Jean-Baptiste Turbide occupait, avec science et distinction, la chaire de l’école supérieure ! Les hommes et les jeunes gens voulaient à tout prix assister aux leçons du docte magister, au point que la classe, étant trop petite, on dut ouvrir alors un cours du soir, fréquenté par des gens mariés. L’instruction des garçons a fait un grand pas avec cette école ; nous verrons avec satisfaction qu’elle ne s’arrêta pas là.

De jour en jour l’organisation scolaire se perfectionnait et courait de progrès en progrès. Monsieur le curé Turbide pensa qu’il était temps d’inviter les autorités à venir sur place constater le splendide travail intellectuel réalisé et contribuer à le rendre meilleur encore. Il fut donc l’initiateur du premier congrès pédagogique tenu aux Îles de la Madeleine. Voici ce qu’en dit l’Enseignement Primaire du mois de septembre 1911.

« Du 18 au 21 juillet dernier, les institutrices des lointaines Îles de la Madeleine se sont réunies en congrès, sous la présidence de l’honorable P.-B. de la Bruère, surintendant de l’instruction publique.

« C’est à la demande du Révérend Monsieur Turbide,