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en 1927 sera, je l’espère, l’occasion de belles fêtes et de profondes leçons. Cette année-là, mademoiselle Zoé Delaney, qui enseigna si longtemps aux petits Madelinots débutait au Havre-aux-Maisons. Monsieur l’abbé Boudreault, curé du Havre-Aubert, voyant le succès presque facile de son confrère, parla de la fondation d’un couvent chez lui. Mais, après un examen attentif de la question, il pensa, avec raison, qu’un couvent central suffirait largement pour tout l’archipel et aurait beaucoup plus de chances de se développer et de progresser. Il serait la maison d’éducation supérieure des jeunes Acadiennes, une sorte d’école normale où se formerait l’élite des mères des générations futures. Et son projet mourut dans l’œuf.

La création du couvent mit fin à la léthargie intellectuelle des Madelinots. Cette année-là, 470 enfants fréquentèrent les écoles toutes en pleine activité. Elles le seront désormais, car la crise du personnel enseignant est enfin résolue. Cependant, il manque encore quelque chose : le moyen de donner des diplômes officiels. Cela nécessite la création d’un bureau d’examinateurs local, car Percé est trop loin. De nombreuses demandes sont adressées au Conseil de l’Instruction publique qui les exauce en 1881.

Cette année, Monsieur Daniel Pâquet, qui avait enseigné pendant onze ans dans les Îles, fut nommé inspecteur d’école en remplacement de monsieur Painchaud. Dans son premier rapport, il signale trois écoles par paroisse, à part du couvent qui donnait l’instruction à cinquante jeunes filles.

Les premières jeunes filles diplômées au couvent Notre-Dame-des-Flots furent M.-Tyrsa Richard, Johanna Turbide et M.-Virginie Verdier. Ce sont les enfants du Havre-Aubert qui bénéficient le plus longtemps de l’enseignement masculin : tant que les institutrices n’ont pas été en nombre pour enseigner sur toutes les