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hommes pour faire la classe, il y avait celles que rencontraient les enfants dans des arrondissements trop étendus ou dans des endroits encore privés des bienfaits d’une école. Avec des institutrices, il serait facile de multiplier les maisons d’écoles. Mais comment se les procurer au dehors ? Ne valait-il pas mieux travailler à les former sur place ?

Ils avaient échoué dans leur demande à une communauté d’hommes, ils s’adressèrent cette fois à des Religieuses de la Congrégation Notre-Dame qui acceptèrent de venir sur ces rivages lointains porter la bonne semence que les filles de la vénérable Marguerite Bourgeoys jetaient, avec tant de perfection pédagogique et de zèle vraiment apostolique, sur la terre canadienne. Fonder une maison aux Îles de la Madeleine, c’était à la fois se dévouer à l’éducation des jeunes Acadiennes et partant au relèvement de la race par la mère, préparer des institutrices et cultiver les vocations religieuses. Quel beau champ d’action pour ces vaillantes du devoir ! Comment résister à l’appel de ces petits, de ces humbles pêcheurs qui leur tendaient les bras dans un geste de prière ardente ?

Dès l’année 1875, sous l’instigation de monsieur l’abbé Onésime Hébert, curé de Sainte-Madeleine-du-Havre-aux-Maisons, on commença à préparer le bois pour la construction du couvent. Les religieuses arrivèrent en 1877 et se retirèrent au presbytère, en attendant la fin des travaux. Les classes ouvrirent cet automne-là dans le couvent neuf. Je voudrais pouvoir écrire ici en lettres d’or le nom des trois premières religieuses que Monseigneur McIntyre, évêque de Charlottetown, daigna accompagner jusqu’à leur champ d’action : ce sont Sœur Sainte-Anne, première supérieure locale, Sœur Sainte-Céline et Sœur Saint-Théophane. Quelle date mémorable et inoubliable dans l’histoire de nos Îles ! Le cinquantenaire qui tombe