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Guillaume LeGressley. Vers 1840, le capitaine Le Scelleur, agent de Quetteville, s’avisa d’aller engager des pêcheurs des Îles de la Madeleine pour pêcher au cent. LeBoutillier suivit son exemple. Ils leur fournissaient barge, bouette, etc., et leur payaient une piastre, moitié en effets, moitié en argent, pour cent morues rondes jetées sur le chaffaud… Les années où la morue donnait abondamment, d’aucuns faisaient des affaires d’or. Un vaisseau les allait chercher aux Îles au commencement de juin pour les y ramener vers la fin d’août. Il s’engageait aussi des trancheurs pour un salaire de $30 à $35 par mois à bord des Américains qui les débarquaient aux Îles en s’en retournant dans leur pays. Les Madelinots avaient ainsi l’avantage de connaître toute cette partie de la Côte-Nord, du Labrador et de Terre-Neuve ; mais ils n’allaient pas au delà de Natashquan. Telle fut l’origine de leur émigration sur la Côte-Nord.

En 1854, Jean Boudreau mit le cap sur Kégaska. Il était accompagné de Narcisse Hervé, Laurent Gallant, Isidore Chiasson, Urbain et Laurent Bourgeois et leurs familles, tous de l’Étang-du-Nord. La même année, Lazare Petitpas partit du Cap-aux-Meules pour s’établir à Blanc-Sablon.

En 1855, Paul, Jean, Hilaire, Placide et Ignace Vigneau, Victor Cormier et son fils Rémi, Jean Chiasson et Pierre Lapierre, tous avec leurs familles, se fixèrent à Natashquan. En même temps d’autres familles de l’Étang-du-Nord s’en vont à Kégaska : Patrice Chiasson, Boniface Bourgeois, Jude Poirier, Bertrand Déraps.

En 1856, Charles Vigneau, Paul Landry, Louis Talbot, Prosper Bourgeois, Thimothé Chiasson, tous du Havre-Aubert, vont rejoindre leurs compatriotes de Natashquan.