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laquelle notre position géographique, nos travaux, surtout nos malheurs, nous donnent bien le droit d’aspirer. Pour plus amples informations et afin d’étayer nos plaintes sur des faits indiscutables, nous vous référons humblement au rapport du comité nommé par la législature de Québec en 1875, avec mission de s’enquérir de la tenure des terres en ces Îles et des moyens de remédier au plus vite à un état de choses déjà alors reconnu intolérable.

En conséquence de ce que dessus, vos pétitionnaires, confiants dans la justice de leur cause et comptant sur la solidarité qui doit unir tous les citoyens d’un même pays, et sur l’esprit de justice qui vous anime, concluent humblement que, conformément aux conclusions du susdit comité, le gouvernement de Québec devienne acquéreur des droits du propriétaire des Îles de la Magdeleine, afin de revendre ensuite les terres aux habitants à telles conditions qu’il lui plaira d’imposer pour en obtenir le remboursement.

Nous, vos humbles pétitionnaires, nous nous déclarons prêts à tous les sacrifices possibles pour briser les lourdes chaînes de notre honteux esclavage ; et, pour prouver à nos libérateurs magnanimes que nous ne sommes ni des dégénérés ni des ingrats, notre reconnaissance sera à la hauteur des services rendus et de la sainte liberté reconquise. Et nous ne cesserons de prier.

Îles de la Magdeleine, 1889.

Les huit cent trente-huit signataires de cette respectueuse et énergique supplique attendaient avec une bien légitime confiance une réponse au moins encourageante et sympathique. Mais, hélas ! ils ne reçurent que la sèche et laconique missive suivante :

« La requête des habitants des Îles de la Magdeleine