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t / (7) P A U L I N A. Ma nièce , faîtes nous grâce de vos rçflexions. Frédéric est à plaindre sans doute , niais il ne doit 6’en prendre qu’à lui seul. AMÉLIE. Est-ce une raison pour l’abandonner , et se livter à la joie quand sa famille est en deuil ?\t.\t1\t' d o n a s K o. Qui vous dit qu’on l’abandonne? pourquoi feindre d’ignorer notre conduite et nos sentimens. N’avons-nous pas adressé au souverain les instances les plus vives pour que l’on retardât le jugement qui doit frapper Frédéric ? ne sommes-nous pas assemblés dans ce château pour réunir nos efforts et l’arracher, s’il est possible, au glaive de 1\ loi qui a prononcé sa mort. '\tAmélie, d part.\t' Ils sont tous contre lui 1 A N Ç É L A. Je vois de tous côtés beaucoup d’aigreur dans les sentimens qui divisent la famille ! mais depuis*hier , que je suis aiïi- vée, personne n’a encore daigné m’instruire des particularius de cette affaire, ni des motifs qui ont porté Frédéric à se des¬ honorer par une action si lâche. d o N a s k o. Voici le fait. Frédéric était chargé de la défense d’un poste dangéreuz, et important au salut de l’arn^ée. Il le quitta brus- quementét fut cause de la ruine totale des braves qu’il avait sous ses ordres. Le Maréchal, justement indigné, envoya sur les traces du fugitif. On l’atteignit à trois journées du camp , tout près de la forteresse du major Sobeski, notre parent. Il s’y réfugia ; et ce fût alors qu’il reconnût sa faute et toute sa honte. Il en conçut un tel désespoir, qu’il tomba dans une fiè¬ vre convulsive et dans un délire effrayant 5 les secours qu’on lui administra ont rendu à son corps la force et la'santé; mais tout l’art des médecins n’a pu détruire le germe de la fo¬ lie qui se manifesta dans toutes ses actions. .\ta m o É l a. . J’ai toujours dit que ce jeune homme avait une mauvaise tête, et finirait mal. .\tP A U L I N A. St vous «aviez tous les chagrins qu’il m’a causés et les în- , dignes procédés qu’il A eu pour moi depuis la mort de son père. A N G É L A. Je le sais, ma chère parente ; mais convenez que c’est un peu votre faute.\t' r a u x. x n A. Comment?