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large place à l’arbitraire. En ce qui concerne la longueur de la lunaison, une première cause d’incertitude vient de ce qu’elle ne commence pas toujours à la même heure du jour ; une autre, de ce que la révolution sidérale et la révolution synodique de la lune diffèrent à peu près de deux jours[1]. Cette différence a réellement préoccupé et troublé les peuples, qui ont pris le mois lunaire comme base de leur calendrier ; beaucoup se sont efforcés de choisir entre les données discordantes de leur expérience, ou de les concilier en attribuant à la lunaison une longueur moyenne. Les termes de la révolution solaire sont plus difficiles encore à fixer que ceux de la révolution lunaire. Ils ne peuvent être déterminés qu’à l’aide de points de repère, de véritables instruments, à la suite d’observations longues, patiemment accumulées. La réputation astronomique des Assyro-Babyloniens fait considérer leur calendrier comme le type parfait d’un système de division du temps fondé sur le cours des astres. Or, on a, récemment mis en doute que leur année de 365 jours ait été, dès l’origine, une année solaire pure, à base expérimentale[2]. Parallèle à cette année de 365 jours, on leur connaît une année civile de 360 jours, dont l’élément primordial est apparemment une période de 60 jours, correspondant à la base sexagésimale de leur numération et de leur système métrique[3]. Le cycle annuel, formé par la multiplication de cette base numérique, a été accordé approximativement avec l’année solaire réelle. C’est ainsi que les cycles mexicains, fondés sur les bases numériques 13 et 20, ont été accordés à peu près avec la période vénusienne et que des accords conventionnels s’établissent ailleurs entre le mois lunaire de 29 jours

  1. Roscher, o. l., p. 4 sq. Talmud Babli, Pesachim, 111 a : ibid., Schabou’ot, 9 a.
  2. G. Kewitsch, Zweifel an der astronomischen und geometrischen Grundlage des 60-Systems, Zeitschrift fur Assyriologie, 1904, {{nobr|p. 73-95.
  3. Cf. H. Winckler, Die Weltanschauung des alten Orients, p. 20. Cf. Ed. Meyer, Ægyptische Chronologie, 1904.