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houille nouvelle et une nouvelle opération recommence. Pendant que cette nouvelle distillation se fait, on continue la première opération.

DÉPURATION

Le produit de la distillation, emmagasiné maintenant dans le grand collecteur, est un mélange gazeux qui n’aurait qu’une faible puissance éclairante, mais qui en revanche est douée d’une odeur infecte, qui tient précisément à la composition de ce mélange, où il y a de l’hydrogène pur, de l’hydrogène proto-carboné, de l’hydrogène sulfuré, de l’hydrogène bi-carboné, de l’oxyde de carbone, de l’acide carbonique, du sulfure de carbone, sans compter les sels ammoniacaux, les huiles empyreumatiques et le goudron, qui ne sont pas restés en totalité dans le barillet.

Toutes choses dont l’hydrogène doit être débarrassé et dont il l’est du reste par la dépuration qui comporte trois opérations : la condensation, le filtrage et l’épuration chimique.

CONDENSATION

La condensation se fait dans une série de tuyaux verticaux en forme d’u qu’on appelle le Jeu d’orgues, à cause de leur disposition qui les fait ressembler, en effet, à d’énormes tuyaux d’orgue, mais dont le nom technique est scrubber.

Tous ces tubes, dont la disposition est indiquée dans notre gravure d’ensemble de la page 12, plongent dans une boîte de fonte, où l’on entretient au moyen d’une pompe d’alimentation, quelques centimètres d’eau.

Le gaz, amené du collecteur, pénètre dans la première branche du tube, redescend dans la seconde, traverse l’eau, remonte la troisième et ainsi de suite. Sa circulation à travers cette longue canalisation le refroidit, mais surtout le dégage des sels ammoniacaux, qui se fondent dans le condenseur, et du goudron qui s’y arrête.

La question est d’extraire le gaz du grand barillet, car cela ne se fait pas tout seul, et on va le comprendre facilement.

Les tubes conducteurs, dont l’extrémité plonge dans l’eau du barillet, exercent sur le gaz qui traverse ce liquide une certaine pression, qui s’augmentera encore par celle qui résultera des frottements et immersions pendant les opérations suivantes, et finalement par le poids du gazomètre, que le gaz épuré doit soulever.