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Cette explosion repousse naturellement le piston dans le cylindre, à une hauteur proportionnée à la force expansive du gaz qui le pousse ; après quoi il retombe de son propre poids, ce qui économise la deuxième explosion, que dans les systèmes précédents il fallait faire à l’avant du piston.

Cette combinaison réduit à 1m,30 ou 1m,20 la consommation du gaz, par heure et par force de cheval.

Mais l’économie n’est pas tout, il y a autre chose à voir dans la pratique et il faut croire que ce qu’on y a vu n’était pas de tous points satisfaisant, puisque l’un des inventeurs, M. Otto, travaillant seul cette fois, abandonna cette machine, pour en créer une autre, qui, d’ailleurs, est devenue, à force de perfectionnements et de modifications, le véritable moteur à gaz industriel.

MOTEUR OTTO

Pour sa nouvelle machine, qui ne date que de 1877, M. Otto est revenu à la disposition horizontale, et son moteur a les mêmes apparences et les mêmes organes qu’une machine à vapeur à simple effet : piston, cylindre, bielle et arbre coudé. Seulement il en diffère par la construction du cylindre qui est ouvert d’un côté, et naturellement par son alimentation, qui est l’air et le gaz mélangés, en proportions variables comme nous le verrons plus loin.

L’air est emmagasiné dans un réservoir à air qui se trouve sous le moteur ; le gaz arrive par un tuyau de conduite muni d’un robinet, permettant de régler son admission.

Le piston, dont la tige est, comme dans tous les moteurs, en connexion par bielle et manivelle, avec un arbre sur lequel est calé un fort volant, n’affecte pas de disposition particulière. Seulement il ne va pas jusqu’à l’extrémité du cylindre, car lorsqu’il est à bout de course il laisse, entre lui et le fond, du cylindre, un espace qu’on appelle chambre de compression.

Derrière le fond du cylindre est l’appareil de distribution c’est-à-dire un tiroir mû par une bielle, qui reçoit son action d’une transmission prise sur l’arbre moteur, par l’intermédiaire d’engrenages, car le tiroir ne doit pas faire le même nombre d’oscillations que le piston.

Un premier coup de piston en avant aspire dans la chambre de compression un mélange d’air et de gaz. Revenant en arrière, le piston refoule et comprime ce mélange