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Ce moyen était long, assez efficace pourtant, mais il avait l’inconvénient d’augmenter la pression dans les cornues.

On l’abandonna pour se servir de grandes caisses, en tôle ou en fonte, divisées en trois ou quatre compartiments par des claies en fil de fer, sur lesquelles on répandait de la chaux éteinte en poudre.

Le gaz arrivait par la partie inférieure de la caisse, traversait successivement toutes les couches de chaux et, la caisse étant fermée hermétiquement par un système hydraulique, il ne pouvait sortir que par l’issue qui lui était ménagée.

On se sert toujours des caisses à compartiments, mais presque partout on a renoncé à l’emploi de la chaux et l’on garnit aujourd’hui les claies métalliques d’une couche de sciure de bois, fortement imbibée de chaux et de sulfate de fer.

Cet agent est infiniment préférable, non seulement pour son énergie, mais pour les résidus qu’il produit, et qui sont utilisés par l’industrie pour faire un bleu de Prusse magnifique.

L’opération n’est, du reste, pas tout à fait la même. Ainsi, les claies sont disposées de façon que le gaz, arrivant par le fond de la caisse, sature les premières couches de sciure de bois, tandis que les couches supérieures restent fraîches ; à chaque renouvellement de la cuve, les claies sont descendues d’un étage et la dernière, rechargée à nouveau, se trouve redevenir la première et ainsi de suite.

Il y a aussi le procédé anglais, inventé par M. Lamming et qui se compose de deux épurateurs distincts.

Le gaz arrive dans le premier, qui contient du chlorure de calcium ; il y laisse son carbonate d’ammoniaque ; de là il passe dans un second, composé d’une couché d’oxyde de fer, d’une couche de sciure de bois et d’une couche de carbonate de chaux.

Là l’hydrogène sulfuré du gaz est transformé par l’oxyde de fer, en sulfure de fer ; celui-ci, abandonné pendant quelques heures au contact de l’air, devient du sulfate de fer et par suite de la réaction chimique, il se produit du sulfate de chaux et de l’oxyde de fer.

Ce sont les mêmes agents que dans le système français, qui est en somme une modification plus pratique de ce procédé.

Quelles que soient, d’ailleurs, les matières employées, il y a maintenant un moyen économique de les revivifier, c’est-à-