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LE DEVOIR DES GOUVERNEMENTS

surtout s’il est vrai, comme on me l’a dit sur la Côte, que le gouvernement lui-même les a jadis autorisés à s’établir en ces endroits de pêche. Et ils redoutent de perdre tout le bénéfice de leur situation, s’ils payent même une seule fois la rente annuelle : ce serait là, en effet, reconnaître les droits des seigneurs. Devenus censitaires, nos pêcheurs pourraient peut-être avoir quelque difficulté à conserver la propriété de leurs terrains, qu’aucun titre légal ne leur garantit.

Je reconnais volontiers que je n’entends rien à toutes ces choses, et que je suis le plus incompétent du monde à formuler même une simple opinion sur tout cela. Je n’en ai parlé ici que pour obéir au souci de ne laisser volontairement aucune lacune dans ce travail. Il est du reste tout à fait permis de croire qu’un jour, ou plus tôt ou plus tard, nos législateurs auront à s’occuper de régulariser la position des habitants de la Côte vis-à-vis les seigneurs de Mingan ; et il n’est pas mal à propos de mettre dès à présent le public au fait de l’intéressante question qu’il faudra résoudre.

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Il y a encore une question que je ne ferai que signaler, et sur laquelle je ne suis pas non plus très apte à émettre un avis : celle de la représentation dans les parlements. Nos Labradoriens voudraient bien avoir dans chacune de nos assemblées législatives un député qui s’occupât exclusivement de leurs intérêts. Ce n’est pas qu’ils aient eu à se plaindre, à ma connaissance, des représentants du district électoral auquel ils appartiennent. Mais ils croient volontiers qu’un député qui doit prendre soin d’une région aussi étendue que les comtés unis de Chicoutimi et Saguenay, ne peut donner autant d’attention qu’il le faudrait à leur propre district.

En effet, comme on le sait, il n’y a qu’un seul député à la Chambre des Communes pour l’immense contrée qui comprend