Page:Huard - Labrador et Anticosti, 1897.djvu/303

Cette page a été validée par deux contributeurs.



CHAPITRE QUATORZIÈME

Pointe-aux-Esquimaux (suite)


République canadienne-française… Port militaire… — Histoire d’une colonie acadienne. — Les missionnaires de la Pointe-aux-Esquimaux. — Le bon M. Ternet. — Chapelle, église, presbytère. — La Préfecture apostolique du golfe Saint-Laurent. — Mgr  Bossé. — Projet d’un petit séminaire. — Le Couvent de Saint-Joseph du Labrador. — Démission de Mgr  Bossé. — La Préfecture réunie au diocèse de Chicoutimi. — Un conseil municipal qui meurt d’inanition. — Les écoles. — Petits détails pour l’histoire. — Les moyens de communication. — Poste et télégraphe. — Un incident électoral qui a fait du bruit. — La première jetée construite au Labrador. — La flotte de la Pointe-aux-Esquimaux.


Lundi, 15 juillet. — Vis-à-vis la Pointe-aux-Esquimaux, à la distance d’un mille environ, il y a une grande île qui cache la vue de la haute mer ; c’est l’île du Havre que l’on nomme aussi l’île aux Esquimaux. Nous y avons traversé aujourd’hui. De là, on a une belle vue du village tout entier. Ce village est bâti à l’extrémité, assez obtuse, d’une longue pointe qui termine à l’est une grande baie formant un vaste bassin. Dans le cours des siècles, la puissante République canadienne-française, qui n’est encore qu’à l’état de chrysalide, aura là l’un de ses ports importants, pour ses navires de commerce et surtout pour sa marine de guerre. La population des pêcheurs du golfe, ce sera la pépinière inépuisable qui fournira d’incomparables marins à nos cuirassés, à nos croiseurs, à nos torpilleurs. Ces gens-là travailleront pour l’histoire, et l’on verra les jeunes Francs de l’Amérique renouveler les glorieuses prouesses de