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MOISIE — RIVIÈRE-AUX-GRAINES

hiérarchie ecclésiastique, représente aussi le département de l’Instruction publique et distribue en son nom les largesses officielles. Tout ce qui manque c’est une institutrice, et je fais des vœux sincères pour que l’on réussisse bientôt à combler une lacune si déplorable. Allons ! jeunes filles de notre belle Province, levez-vous et venez instruire un peu ces pauvres enfants !

* * *

Jusqu’aujourd’hui, l’hospitalière maison de M. Marcel Langlois, où nous logeons, servait d’église et de presbytère quand le missionnaire venait faire les offices religieux. C’est aussi l’hôtel gratuit de tout le monde. Cette brave famille, dont les ressources sont pourtant modestes, héberge et nourrit tous ceux qui se présentent et qui arrivent d’un peu loin. C’est comme au temps des patriarches ! Qu’il est beau de rencontrer encore quelque part ces belles vertus de nos ancêtres ! Comme Dieu bénira cette charité si grande dans sa simplicité !

Cette maison va cesser au moins d’être l’église, car on vient de construire une proprette petite chapelle où se feront désormais les offices religieux. Aujourd’hui même, la messe y a été célébrée pour la première fois.

Hier soir, Monseigneur ayant appris du missionnaire que la Mission n’avait pas encore de titulaire, décida, séance tenante, que cette paroisse porterait le nom de Saint-Victor. En retour de cette délicate attention de Sa Grandeur à l’égard de son compagnon de voyage, je dus prendre l’engagement de trouver une image du saint patron pour en décorer l’autel du nouveau temple. La condition n’était guère onéreuse.

Je projette aussi de pousser fortement ce village dans la voie de la prospérité.

Ma future cité se nommera Saint-Victor de la Rivière-aux-Graines. Cette dénomination est bien longue, et le commerce pourra trouver cela incommode. Nous la nommerons