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bois : c’est d’eux-mêmes que viennent à bout les savants.

81 De même qu’un rocher d’un seul bloc n’est point ébranlé par le vent, de même ni le blâme, ni la louange n’ont de prise sur les savants.

82 Semblables à une pièce d’eau profonde, calme et limpide, n’ayant d’oreilles que pour les préceptes de la Loi, les savants vivent dans une sérénité complète.

83 Partout où ils vont, les hommes de bien sont ce qu’ils sont. Le désir des jouissances n’arrache point une parole aux gens vertueux. En possession du bonheur, ou bien en proie au malheur, les savants ne laissent voir ni orgueil, ni abattement.

84 Celui qui, soit pour lui, soit pour les autres, ne désirerait ni un fils, ni des richesses, ni la royauté, qui ne préférerait point son intérêt propre à la justice, celui-là serait vertueux, savant et juste.

85 Bien peu, parmi les hommes, atteignent l’autre rive[1]. Le commun des mortels ne fait que courir le long de cette rive-ci.

86 Après avoir abandonné la fausse doctrine, que le savant médite la vraie. Après avoir quitté sa demeure pour errer à l’aventure, dans un isolement pénible,

87 Qu’il cherche son bonheur dans cet isolement, désormais insensible aux jouis-

  1. L’autre rive, le Nirvâna, le bonheur suprême.