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lieu duquel nous nous perdions avant lui. C’est par millions et millions d’années que les Indiens supputent l’âge du monde. Devant une scène aussi démesurément agrandie, comment s’étonner qu’ils aient méconnu toutes les lois de la perspective, que les plans que nous distinguons si nettement dans le champ plus restreint que nos yeux embrassent, aient échappé par leur multiplicité à une attention obligée de s’éparpiller à l’infini, et qu’ils en soient arrivés à ne voir dans ce qui fut, ce qui est et ce qui sera, que les phases indistinctes d’un éternel présent ?

Je n’ai pas la prétention de m’aventurer le premier dans un recoin encore inexploré de la littérature buddhique. S’il y a moins de gloire à suivre les sentiers déjà frayés, il y a plus de sécurité. Et puis, les savants qui ont ouvert la voie, emportés par leur élan, n’ont pas d’ordinaire aplani tellement tous les obstacles qu’il ne reste rien à faire après eux. Certains travaux de seconde main