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Cette dernière opinion semble avoir prévalu, soutenue qu’elle est par des savants qui ont fait du pâli une étude approfondie, et qui ont nettement déterminé sa place dans la linguistique hindoue.

Nous savions que le sanscrit est une langue purement littéraire, trop artificiellement agencée pour avoir jamais été parlée telle que les livres nous l’ont transmise. Nous savions que, né d’idiomes populaires, bourgeois fils de paysans, il se distingue autant de ces derniers que le latin de Virgile diffère des grafitti de Pompéi, ou l’hébreu rabbinique de l’araméen parlé par Jésus ; que deux courants de langage, sortis de la même source, mais nettement séparés l’un de l’autre, coulent parallèlement dans l’Inde depuis un temps immémorial. À l’un puisent les Pandits, à l’autre les classes populaires ; et tandis que celui-là, emprisonné dans un lit immuable, abrité contre tous les vents qui pourraient rider sa surface, reflète éternellement la monotone image de la même caste privilégiée,