racontent, une fois de plus, qu’« un nouveau Jupiter a pris la place de Saturne vieilli. »
Le buddhisme arriva à son heure, au moment psychologique où la théocratie des brâhmanes, depuis longtemps sapée par leur philosophie, était prête à crouler sous l’effort des revendications populaires. On salua dès le premier jour, en Buddha, le Rédempteur depuis longtemps attendu ; et le zèle dont le pasteur se montrait animé égala à peine l’enthousiasme avec lequel il fut accueilli par le troupeau.
À cette voix plus charmeresse que celle d’Orphée, tombaient les barrières des castes, inébranlées jusque-là ; brâhmanes, xattriyas, vaicyas, çûdras, prêtres, guerriers, marchands, laboureurs et esclaves accouraient pêle-mêle, attendris et fascinés. Tous les rangs étaient confondus, toutes les traditions méconnues, tous les priviléges foulés aux pieds dans ces saturnales de l’égalité et de la mortification, à la faveur desquelles on vit — proh pudor ! en pays si formaliste —