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yeux du monde l’humble condition matérielle du Bhixu. Le Bhixu était son fils adoptif, l’objet exclusif de ses préoccupations ; à lui seul la plénitude de l’obéissance assurait la plénitude de la rémunération. À voir même l’insistance avec laquelle étaient prêchés aux laïques le devoir de l’aumône, au religieux le droit à l’aumône, il semblait que les laïques n’eussent d’autre raison d’être ici-bas que celle de servir de pourvoyeurs, de nourriciers au religieux, vrais organes matériels asservis à sa pure intelligence.

Indépendamment du goût naturel des Indiens pour la vie ascétique, et des priviléges attachés à la condition de Bhixu, une troisième cause contribua encore à grossir le nombre des religieux : ce fut la simplicité des formalités exigées des postulants. On pouvait commencer son noviciat dès l’âge de huit ans ; dans les pays chauds où le fruit suit de si près la fleur, les années comptent double. Dès que l’élève avait appris de ses maîtres spirituels à connaître et à observer la Loi,