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infinie dans le temps comme dans l’espace, si la somme des éléments constitutifs demeure invariablement égale à elle-même, comment admettre un terme quelconque à l’existence des atomes, une lacune dans leur masse, une diminution dans leur nombre ? La moindre atteinte portée à l’équilibre d’un pareil système n’entraîne-t-elle pas sa ruine totale ?

À cette objection, Buddha répond ce que répondit plus tard Hegel en semblable occurrence. L’analogie des situations suffit à expliquer l’analogie des procédés. Tous deux, l’Indien et l’Allemand, aux prises avec les mêmes difficultés, désespérèrent également de les résoudre et dédaignèrent de les tourner. Force leur fut donc, à tous deux, de recourir au même parti extrême — le seul qui leur restât, — celui de nier l’existence de ces difficultés, en proclamant bien haut l’identité finale des contradictoires, de l’être et du non-être, du oui et du non.