Page:Hu, Feer - Dhammapada et Sutra.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la cause de toute reviviscence. Alors seulement à l’Arhat, abruti, émacié, éteint, apparaît « la terre promise », l’abîme vers lequel Buddha le pousse, et dans lequel il roule avec l’inconscient élan des corps inorganiques.

Ce n’est encore là pourtant que le Nirvâna inférieur, le Nirvâna avec un reste qui est l’enveloppe humaine dans laquelle l’anéanti demeure emprisonné. Le Nirvâna complet, le Nirvâna sans reste date de la mort de l’Arhat, du moment solennel où se désagrègent pour la dernière fois les éléments constitutifs de son être, les skandhas et le karma, où sa silhouette, depuis longtemps à peine perceptible, disparaît à jamais du miroir aux phénomènes, cher à la spéculation hindoue.

Non content d’aggraver toutes les misères de l’humanité par la négation qu’il met au bout, d’ajouter à l’accablement des malheureux le poids insupportable du néant, Buddha se heurte ici à une contradiction manifeste : si la matière est