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mement unis l’un à l’autre, ne consista jamais qu’en une association confuse, et sans vraie réalité substantielle, des skandhas[1] (les éléments constitutifs) avec le karma (les actes), l’individu est construit d’une manière trop incomplète au dedans aussi bien qu’au dehors, il présente trop peu de consistance et trop d’incertitude dans les contours pour vibrer, aux mêmes contacts, avec la même intensité subjective que chacun des deux facteurs du moi occidental.

Buddha eut donc, de la « misère humaine », le seul sentiment qu’un homme de l’extrême Orient pût en avoir ; mais il l’eut si fortement et si largement qu’il en fit l’article fondamental de son Credo : « Quand on se réfugie en Buddha, dans la Loi et dans la Communauté (la grande trinité buddhique), on contemple d’une vue complète les quatre vérités princi-

  1. Les skandhas sont au nombre de cinq :

    1o rûpa, la forme ; 2o vêdanâ, la sensation ; 3o sañjñâ, l’idée ; 4o sanskâra, les concepts ; 5o vijñâna, la connaissance analytique.