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compagnée d’une date dans le chinois seulement. Les caractères semblent devoir se lire sin-tcheou-souy (« année sin-tcheou »). — Or, 1721 et 1781 sont des années sin-tcheou ; mais la seconde seule (1781) appartient au règne de Khien-long compris entre 1735 et 1796. Faut-il descendre jusqu’à une date si rapprochée de nous ? 1721, proposé par M. Beal, est antérieur à Khien-long ; 1741, proposé ci-dessus (Intr., p. xlvii), est une année sin-yeou et semble devoir être écarté. Il y a là une difficulté que je ne sais pas résoudre.

13. Les noms des trois traducteurs sont sanskrits et donnés sous la forme sanskrite. Ces noms sont-ils les véritables ? ou ont-ils été traduits du tibétain en sanskrit ? Nous ne savons. Ce qui est certain, c’est ce que ces noms étaient d’origine indienne et que s’ils avaient été mis sous la forme tibétaine, il était très-facile de les ramener à la forme originelle. Cependant il est plus probable qu’ils étaient habituellement employés sous la forme sanskrite. À l’exemple du tibétain, le mongol, le chinois et le mandchou reproduisent ces noms sous la forme sanskrite, en les transcrivant.

Les noms des deux auteurs de la version tibétaine sont accompagnés d’un terme que je ne comprends pas : dka « difficile », vcu « dix. » Je le traduis par « dix fois éprouvé » ; mais il est certain que ce ne doit pas être le véritable sens. Il est à remarquer que le mongol transcrit ce terme sans le traduire : le chinois en fait autant, aussi bien que le mandchou : ainsi tous les textes traitent ce terme tibétain comme les noms sanskrits ; ils le transcrivent sans le traduire ; ce qui donnerait lieu de croire qu’il est intraduisible. C’est certainement un titre honorifique ; mais c’est tout ce que nous en pouvons dire. — Peut-être vaudrait-il mieux faire comme les textes parallèles, transcrire ce nom au lieu de le traduire et dire : « Le Katchou Subhagaçreyadhvaja et le Katchou Dhyânarishtamvyâsa » singulière alliance d’un nom sanskrit et d’un titre tibétain.