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culté que voici : « Même quand on a produit une pensée de Bodhi, il est difficile d’être sans ornement, sans correction » ; cette sentence assez obscure correspond très-exactement à la dernière du chapitre x qui a déjà fait l’objet de nos remarques. Elle implique un état d’annihilation de vacuité, de détachement absolu qui est bien dans l’esprit du bouddhisme, mais qui est en même temps présenté comme une condition de l’être supérieure à la Bodhi elle-même ; ce qui est inadmissible. La Bodhi est anuttarâ, comme on dit en sanskrit, il n’y a rien au-dessus d’elle. Les sentences qui rentrent dans cet ordre d’idées ne peuvent être primitives, elles ont dû être ajoutées après coup au Sûtra ; et si, comme nous le pensons, les compilateurs auxquels nous devons la Polyglotte les ont élaguées, ils ont amendé le texte.


XXXVIII


1. Par « ce qui n’est pas utile » il faut entendre « ce qui est nuisible ». Anartha en sanskrit a généralement ce sens ; comme, du reste, le mot latin « inutilis » signifie souvent le contraire de ce qui est utile, ce qui est dommageable.


XL


1. Cet article est tout autre dans l’édition purement chinoise. La comparaison tirée du chapelet en est absente, la comparaison tirée du bœuf qui va entrer en scène dans l’article suivant y est déjà employée. Parmi les vingt-six caractères (six vers de quatre caractères chacun) qui composent ce chapitre, il n’y en a pas un qui soit difficile ;