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opinions émises par De Guignes à ce sujet. Quel est le Kâçyapa auquel ce livre est attribué ? Est-ce le Buddha Kâçyapa, personnage imaginaire, ou Kâçyapa, le compilateur du Vinayapitaka ? Le plus ancien des deux, le Buddha, apparemment ; car, d’après le témoignage même des écrivains bouddhistes, il n’y a point de rédaction antérieure au Nirvâna : donc, un livre écrit par un disciple ne pouvait pas exister du vivant de Çâkyamuni.

2. Autre traduction de cette phrase : « Un Çramana, en lisant la nuit, fut soudain frappé par une harmonie puissante ; il se repentit (de s’être fait moine) et songea à rentrer dans une maison. » — Il y aurait à discuter longuement sur cette double interprétation.


XXXV


1. Cet article n’est pas dans l’édition purement chinoise ; cependant il exprime des notions profondément bouddhiques. La douleur, en effet, domine toute l’existence : depuis la naissance jusqu’à la mort, depuis la mort jusqu’à la renaissance, la douleur règne en maîtresse absolue. Souffrir et exister, c’est tout un ; et l’enseignement du Buddha a pour but de supprimer la douleur, en supprimant l’existence. C’est ce que l’article aurait dû dire ; car, en mettant sur le même rang ceux qui suivent la voie et ceux qui ne la suivent pas, il semble déclarer que la voie est inutile. Il est singulier que, dans la recension de Khien-lung, on ait ajouté ce paragraphe (car je repousse l’hypothèse qu’on l’ait retranché du texte chinois pur que je considère comme plus ancien) sous cette forme et sans dire un mot des avantages que la voie du Buddha assure à ses sectateurs à travers le dédale des douleurs qui accompagnent l’existence.