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le voient pratiquer. J’avais d’abord traduit ainsi : « Les autres voyant pratiquer la loi, on en retire déjà du profit dans le moment même et l’on se réjouit… » J’ai modifié ma traduction parce que le texte purement chinois m’a fourni l’interprétation suivante : « Quand on voit un homme faire usage de la voie, et qu’on ressent la joie et le bonheur d’être utile (aux autres), on obtient une félicité extrêmement grande », — et aussi parce que la comparaison qui termine l’article prouve qu’il s’agit de l’exemple qui se propage, se répand, se communique sans appauvrir celui qui a servi de modèle. M. Schiefner traduit : « Quand d’autres le voient marcher selon la loi, son mérite est affermi, sa joie exaltée, et il aura une récompense pour ce mérite. » Grammaticalement, cette traduction est soutenable, et l’on peut sans injustice, je crois, accuser le texte tibétain d’ambiguïté : mais je ne saurais admettre l’interprétation. Ce qui importe, ce n’est pas que les autres le voient, c’est qu’ils fassent comme lui : les verbes de la phrase peuvent avoir pour sujet soit lui, soit les autres ; mais on ne peut, ce me semble, admettre deux sujets qui seraient d’abord « lui », puis « les autres ».


X


1. Au lieu de « homme du commun », le texte de l’édition purement chinoise dit : « un méchant », ce qui vaut mieux ; car que penser de « l’homme de bien » qui lui est opposé, quand on voit à quelle distance ce prétendu homme de bien est de l’observateur des cinq préceptes ?

2. Il y a ici une difficulté sur les nombres ; le texte dit : « cent fois dix mille » Çrota-âpanna, ce qui ferait un million, et dans le paragraphe suivant « mille fois dix mille » Sakrîdâgami, ce qui ferait dix millions ; mais le paragraphe qui