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bilité contingente des choses mues. Dans le Sâmkhya, au contraire, et dans le buddhisme, nulle allusion à un centre quelconque. Le buddhisme est donc tout circonférence, de même que le brâhmanisme est tout centre, celui-ci humanisant Dieu jusqu’à le confondre avec le monde, celui-là divinisant l’homme jusqu’à le sacrer maître de lui comme de cet univers dont les multiples apparences ne relèvent que de son libre arbitre démesurément émancipé.

Mais, dira-t-on, une telle absence de gouvernement divin lâche la bride à la fantaisie des atomes ? Non. Buddha ne connaît pas plus le Hasard que la Providence. Au rebours des anciens qui attribuaient soit à des dieux clairvoyants, soit à l’aveugle fortune chaque changement survenu dans la nature et dans l’humanité, il croit, avec les modernes, que tout obéit à des lois immuables. Seulement il n’incarne point ces lois, comme les théistes, en un Être vivant d’une vie qui lui soit propre, poursuivant dans les