Page:Hu, Feer - Dhammapada et Sutra.djvu/211

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nous occupe, le chinois est l’original, le tibétain est la traduction : c’est un traducteur tibétain qui ayant dans son texte, dans un discours attribué au Buddha « je » ou « moi » remplace de son autorité privée ces pronoms par le substantif « Tathâgata. » Il y a là une véritable infidélité contraire à tout ce que nous savons de la fidélité scrupuleuse, de l’exactitude littérale et servile des traducteurs tibétains. C’est pour moi un fait inouï, et si je ne savais pas, par des assurances positives, que le chinois est l’original et le tibétain la traduction, j’aurais la conviction que le chinois est la traduction du tibétain. Je ne vois qu’un moyen d’expliquer cette étrange anomalie. Les traducteurs tibétains (car on nous donne deux noms) devaient avoir une connaissance approfondie des deux langues et une lecture immense ; ils auront reconnu sous chaque expression chinoise du Sûtra en quarante-deux articles les expressions tibétaines auxquelles elles correspondent habituellement (comme s’ils avaient eu entre les mains un dictionnaire d’expressions tibétaines et chinoises) ; peut-être même auront-ils