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différences qu’il montre ne portent que sur des manières de parler ; mais c’en est assez pour faire voir de quelle liberté les interprètes orientaux de notre Sûtra ont fait usage. Et pour qui connaît l’exactitude servile à laquelle les traducteurs bouddhistes ont l’habitude de se soumettre, cette liberté est une licence qu’on a de la peine à justifier.

Il est vrai que, lorsqu’il s’agit du chinois, il faut tenir compte d’une particularité qui s’explique par le génie de cette langue ; les versions chinoises se distinguent toujours par la brièveté, par la concision, deux qualités ou deux défauts plus accentués encore dans le style antique que dans le style moderne. Ce caractère est frappant dans notre Sûtra ; en comparant la version tibétaine avec la version chinoise, on remarque la prolixité relative de la première et la brièveté de la seconde. Ces deux versions sont les seules qui importent et qu’on puisse considérer comme originales, car la version mongole est calquée sur la tibétaine, et la mandchoue sur la chinoise. M. Schiefner a déjà fait cette remarque qui peut être