Les cinq disciples qui l’avaient renié au désert s’étaient retirés dans un bois appelé Rishipatana, aux environs de Bénarès. Il alla les rejoindre et se les rattacha, après avoir fait, suivant la phraséologie buddhique, tourner devant eux, pour la première fois, la roue de la loi.
Sa prédication ne dut point être très-fructueuse dans la Ville Sainte du brâhmanisme, car il la quitta bientôt, et ce fut soit dans le Magadha, à Râjagriha, soit dans le Kôçala, à Çrâvastî, qu’il passa les quarante-cinq dernières années de sa vie, promenant de ville en ville, de bourgade en bourgade, le charme pénétrant de sa parole, et l’exemple de ses vertus, faisant d’innombrables prosélytes, non-seulement au milieu des castes déshéritées, mais aussi parmi les grands de la terre. Il convertit entre autres Ajâtaçatru, roi de Magadha, Prasénajit, roi de Kôçala, Çuddhôdana, son père, et la plus grande partie de sa famille.