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muable de la Vérité. Il avait franchi successivement tous les degrés de perfection par lesquels un Buddha doit passer ; et, assis sous un figuier, à Bôdhimanda, les jambes croisées, le corps droit et tourné vers l’orient, les yeux fixés uniquement sur le But Suprême, il s’était dit : « Je mettrai fin à cette douleur du monde. Que la terre soit mon témoin ! Elle est la demeure de toutes les créatures, elle renferme tout ce qui est mobile ou immobile. Elle est impartiale ; elle témoignera que je ne mens pas. »

En même temps que les écailles tombaient de ses yeux, il sentait dans son cœur un immense désir de partager avec les hommes, ses frères, le fruit de son infatigable persévérance. Mais les railleries et les insultes qui accueillent trop souvent les novateurs faisaient peur à cet esprit délicat et cultivé, à cette âme douce et recueillie. Trois fois il fut sur le point d’écarter de lui ce calice, trois fois il triompha de sa pusillanimité.