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il se retira dans le désert[1] d’Uruvilvá, pour s’y livrer pendant cinq années à des privations et à des austérités de toutes sortes, en dépit des assauts réitérés que lui livrèrent ses passions, incarnées plus tard par la légende en la personne du démon tentateur Mâra[2]. « Agebatur a spiritu in desertum. (Luc.) » « Et erat in deserto, et tantabatur a Satana. (Marc.) »

La sixième année, ces pratiques lui parurent exagérées. Il se lava et prit de la nourriture. Ses disciples scandalisés l’abandonnèrent. Siddhârtha, resté seul, se renfonça dans la méditation « comme une tortue qui se replie en elle-même ».

Ce fut seulement à trente-six ans qu’il crut avoir acquis une vue définitive et im-

  1. La retraite au désert a été, dans toute l’antiquité, la condition et le prélude des hautes destinées. Zoroastre médita sur l’Alborj, comme Moïse sur le Sinaï, Élie sur le Carmel, Mahomet sur le mont Hirâ, etc., etc.
  2. Mâra alla jusqu’à lui offrir la souveraineté de l’Univers, s’il voulait renoncer à sa mission. (Minayef, grammaire pâlie, traduite du russe par Guyard. Leroux, 1874. Préf., p. vi.)