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Papillon se livre aux pires extravagances : il saute en agitant ses mains en l’air ; il imite le mouvement des flammes qui montent au ciel en se tordant, il répète d’une voix nasillarde : « La science brûle ! La science brûle ! »

Hourrah ! Les écoles sont vides, les écoliers dispersés à tous les vents. Dans les usines, les machines sont arrêtées, et les hommes sont libres.

Papillon voit venir à lui une bande d’enfants, et il conduit leur farandole à travers champs.

Il conduit leur farandole.

On danse, on chante, et c’est un jour de joie.

On promène par les villes une statue du travail personnifié, et c’est à qui lui lancera le plus de pierres.

Papillon ordonne qu’on lui apporte tous ses trésors. Les caves du château sont pleines d’or. On amoncelle aux pieds du roi des tas de pièces sonnantes dans lesquelles Papillon se roule, grisé par leur éclat. Il fait défiler devant lui les pauvres du royaume et leur distribue ses richesses. On entasse l’or dans de lourds la Ruthie pour aider les chariots qui s’en vont vers tous les points de habitants à vivre en gaieté.

Jamais on n’a vu un roi pareil !

Jamais on n’avait vu un roi pareil ; il faisait l’enchantement de son peuple. On accourait pour baiser son manteau ; des poètes le chantaient dans des vers pleins d’enthousiasme ; une foule de courtisans se pressait autour de lui. Il aimait la gaieté, l’insouciance ; aussi, à son contact, tous les esprits étaient-ils devenus mousseux comme un vin de champagne. Il se promenait tout le jour en habits de gala, le sourire aux lèvres ; c’était un roi mystérieux

(Il conduit leur farandole.)