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vous un instant, écoutez-moi. Je suis une pauvre petite… ne partez pas !… »

Mais l’alouette n’était déjà plus qu’un point noir dans l’immensité du ciel : on n’entendait plus son chant.

Fanfreluche se dit, découragée : « Les oiseaux ne parlent pas sur la Terre, jamais je ne saurai me faire comprendre d’eux. »

J’ai mal agi, se dit-elle.

En menant ses vaches au pré, elle trouva par terre le cadavre d’une mésange. Elle s’en saisit avec joie, en détacha les ailes et se les fixa au dos.

Elle attendit un souffle de vent.

Or, le vent eut beau souffler en agitant les arbres, les ailes de mésange restèrent immobiles.

« Elles sont trop petites, » pensa Fanfreluche. Et elle les jeta dédaigneusement.

Le lendemain, elle remarqua un objet inconnu suspendu au mur. « C’est un arc, » lui dit le paysan. Et il lui expliqua la façon de s’en servir.

Fanfreluche eut une idée : elle s’exerça à tirer à l’arc en visant une planche. Quand elle eut acquis une certaine adresse, elle tua de pauvres petits moineaux, des rouges-gorges, des sansonnets, et les rapporta chez elle.

Fanfreluche les examina afin de choisir lequel des oiseaux lui conviendrait le mieux. Mais ils avaient tous l’aile cassée par la flèche qui les avait atteints. Elle se fâcha et les lança par la fenêtre. Au lieu de retomber sur le pavé de la cour, ils reprirent vie et s’envolèrent en pépiant.

Fanfreluche se mit à trembler : « J’ai mal agi, se dit-elle. La Reine des Fées me donne une leçon. J’ai tué de pauvres bêtes innocentes. » Et elle eut honte.

Fanfreluche résolut de fabriquer elle-même les ailes qui l’aideraient à revoir sa chère maman et sa patrie.