Page:Hovine - Conte sous-marin, Annette et Doric, Fanfreluche, Papillon, 1918.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



IL y avait une fois un jeune prince qui s’en revenait à travers la forêt, très en gaieté, car il venait de quitter une charmante et belle princesse, qui lui avait passé au doigt l’anneau des fiançailles. Quand il franchit le seuil de son palais, il vit son père accourir à lui : « Eh bien ! mon fils, qu’est-il donc advenu de votre visite ?

— « Sire le Roi, celle que j’aime m’a mis au doigt la bague qu’on donne aux fiancés.

— « Voyons cette bague. »

Le prince saute de cheval et tend la main d’un geste triomphant.

— « Mais, mon fils, il n’y a là ni or ni pierre précieuse ! »

En effet, l’anneau avait disparu. Aussitôt éclata la colère du vieux roi :

— « Voyez dans quel état vous me mettez : cette jeune fille viendra ici dans quelques jours, revêtue de ses plus beaux atours et prête à l’hyménée. Et moi, comment avouerai-je à son père votre négligence ? »

Le prince baissait la tête, pensant, sans oser le dire, qu’il était le plus à plaindre des deux.

Cependant, on commence à s’assembler autour d’eux.

Les courtisans se font expliquer l’affaire et aussitôt voilà toute une armée d’hommes qui se précipitent dans la forêt, toute une nuée d’oiseaux en habits brodés, le nez à terre, munis de lunettes et de grosses loupes, qui s’abattent et fourmillent.

La nuit vient, on cherche toujours à la lueur des chandelles.