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L’esturgeon-veilleur faillit dégringoler de son donjon lorsqu’il vit Farisel, les sept princesses et leur fidèle conducteur s’avancer à la faveur des clartés roses du matin.

Il dormait encore sur son trône de coquillages.

Il descendit précipitamment l’escalier tournant, secoua servantes et serviteurs pour leur faire part de l’heureuse nouvelle.

Le vieux Roi reposait sans se douter de rien.

Tout le palais sortit à la rencontre des arrivants, avec force petits drapeaux pour saluer leur bienvenue.

Ce fut une entrée triomphale.

On avait transporté le Roi dans la salle d’honneur. Il dormait encore sur son trône de coquillages, quand sept petites filles, joyeuses et bruyantes comme des pinsons, se hissèrent sur ses genoux en s’accrochant à sa barbe, l’entourèrent de leurs bras câlins, en le couvrant de baisers.

« Mes petits cœurs, mes petits trésors !… »

La voix du Roi de la Mer n’était plus qu’un mince filet tout tremblotant de bonheur.

— « Farisel, que veux-tu pour ta récompense ? Tu as déjà mon affection et ma tendresse : parle, que désires-tu en outre ? »

— « Je n’ose le dire. »