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merveilleux, où Arlequin et Pierrot font pleurer de rire. Avant de s’engager dans cet autre, il faut aller visiter une sorcière qui vous enferme dans une bulle de savon : tout vous paraît alors plus riant. Le troisième chemin traverse le « Jardin des Délices », le quatrième la « Prairie des Surprises ». Choisissez : lequel aimez-vous prendre ? »

— « Nous voulons être enfermées dans une bulle de savon ».

Une vieille femme les entoura chacune d’une bulle de savon.

« Alors, suivez-nous. »

Une vieille femme les entoura chacune d’une bulle de savon qu’elle venait de gonfler avec une longue pipe.

Les princesses riaient en s’envolant comme des plumes. Leur voyage allait commencer : elles virent un ruban couleur de feuillage ramper sur le sol : ... L’Anguille verte !

— « Ah ! ah ! petites filles, je vous ai donc ! »

Elle souffla en grimaçant, sur les bulles qui éclatèrent.

Les princesses retombèrent sans se faire de mal, heureusement.

« Patati, patata ! devenez cailloux, puisque je vous l’ordonne. »

Mais, ô surprise ! on vit tout à coup l’Anguille tomber en râlant, la tête ruisselante de sang.

Farisel l’avait frappée, rendu invisible par l’« Amarille » qu’il tenait en main.

Il ne put s’empêcher de sourire en observant la mine piteuse des petites filles, qui se tenaient là, un doigt dans la bouche, et tremblantes de peur.

Il réussit à les réconforter en leur annonçant qu’ils atteindraient le palais le lendemain, et reverraient le Roi de la Mer. Cela les fit sauter de joie.

En revoyant ses sœurs, Alisette les combla de caresses et Farisel admira sa bonté et son indulgence, en même temps que sa sagesse.