Page:Hovine - Conte sous-marin, Annette et Doric, Fanfreluche, Papillon, 1918.djvu/24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« A la « Joie des Enfants ».

— « Ce doit être bien amusant là-bas ! »

« Oui, mais l’Anguille verte ? »

— « Je suis sûre qu’elle dort pour le moment. »

« Tu crois ? »

— « Les anguilles, ça a sommeil aussi. »

« Si nous y allions ? Nous marcherons sur la pointe des pieds ; elle ne nous entendra pas. »

— « Mais, si elle nous voyait ? »

« Nous nous enfuirions. Elle ne sait pas courir. »

— « Réveillons les autres doucement. »

« Mais laissons Alisette ; elle serait capable de nous défendre d’y aller… Sœurettes, sœurettes !… »

« Qu’y a-t-il ? »

— « Levez-vous sans bruit. Nous allons au royaume de la « Joie des Enfants ».

Elles ne se le firent pas dire deux fois et les six petites filles partirent en se tenant par la main.

Elles allaient mettre le pied sur le sol maudit… des pas légers se firent entendre :

« Ne faites pas cela ! » suppliait une voix bien connue. Mais Alisette arriva trop tard…

Les petites filles avaient à peine fait quelques pas dans le domaine inconnu qu’elles virent surgir de petits bonshommes qui les entourèrent en faisant des cabrioles.

Des feux d’artifice rouges et jaunes s’élancèrent de toutes parts et chaque gerbe, en retombant, laissait choir un cadeau.

Des oiseaux chantèrent et vinrent se poser familièrement sur les épaules des fillettes.

Un mât de Cocagne se dressa, garni de parures et de jouets : elles le regardaient avec convoitise, quand elles se sentirent soulevées jusqu’aux belles choses dont elles purent faire leur choix.

Des fleurs émaillaient le sable, et quand on les cueillait, elles se changeaient en poupées qui savaient parler et qui marchaient toutes seules.

Les princesses se sentaient légères et gaies : elles dansaient en battant des mains.

Six petites filles les attendaient à un carrefour.

« Voici quatre chemins, dirent-elles. Celui-ci conduit à un Guignol