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Farisel partit à la recherche des Princesses et les découvrit enfermées dans une cage de fer. Elles avaient attendu anxieusement la fin du combat. Farisel rompit les barreaux : elles se jetèrent à son cou et l’embrassèrent en versant des larmes de joie et de reconnaissance.

Elles se ressemblaient comme sept gouttes d’eau. Farisel fut heureux de voir leurs cheveux blonds : cette couleur lui rappelait les champs de son pays.

« Je m’appelle Alisette. »

« Moi Nelle... » « — Moi... »

Six noms sortirent à la fois des six petites bouches.

« J’espère que tu nous ramèneras vite chez nous ? »

— « Quel est ce gros crabe ? Il me fait peur !

— « Mais c’est Barsifoul, mon compagnon de voyage !

— « Je le reconnais. C’est lui qui nous menait à la promenade.

— « Bonjour, bonjour, cher crabe ! Comment notre pauvre papa se porte-t-il ?

— « Il pleure votre absence, maîtresses, et sa barbe s’est allongée d’un mètre depuis votre départ. »

— « Nous allons le revoir ! Quel bonheur ! »

— « Veuillez prendre place dans l’attelage, Princesses. » Elles s’entassèrent en lançant des fusées de rires.

— « Laisse-moi tenir le fouet ! » « Moi les rênes ! » Barsifoul profita d’un moment de tranquillité pour se mettre en route.

Farisel leur demanda les détails de leur captivité.

Toutes voulurent répondre à la fois.

Alisette prit la parole : elle était l’aînée.

« Un jour que nous étions assises sur le sable, fatiguées d’avoir couru, l’eau s’agita violemment. Nous aperçûmes Mithra dans le lointain... plus moyen de fuir, il nous avait vues et venait vers nous. Sept de ses bras nous saisirent malgré nos cris. Nous perdîmes connaissance.

Tu juges de notre stupeur en nous réveillant dans une cage solidement fermée.

La bête horrible nous guettait du coin de l’œil.

« J’ai toujours été jaloux de la puissance de celui qui gouverne la mer, nous dit-il. J’ai voulu lui causer un grand chagrin, qui le fera mourir, peut-être. »