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Mithra agita ses dix énormes bras furieusement, mais ils retombèrent sans force.

Il déploya ses griffes puissantes, mais elles faiblirent avant qu’il eût pu s’en servir.

Le tranchant de l’arme avait répandu en lui un poison rapide et destructeur.

Elles avaient attendu anxieusement la fin du combat.

Mithra se tordit pendant quelques instants, effrayant dans sa douleur. Il se dressa dans un suprême effort et l’eau bouillonna : des vagues se soulevèrent en mugissant. Le monstre s’affaissa... il était mort !

Farisel demeurait dans la gueule noire, cramponné à une dent aussi haute que lui.

« Poissons dorés, cria-t-il, voici votre heure ! Il faut me retirer d’ici. »

« Nous allons dévorer le monstre, » répliqua l’armée, pleine d’ardeur depuis le dernier tressaut de l’ennemi.

Le cadavre fut envahi : des millions de petites mâchoires se mirent à l’œuvre. Clac ! clac !

Mithra diminuait à vue d œil ; c'était bon de voir celui qui avait ravagé la mer, à la merci de ses plus infimes habitants.

Clac ! clac ! Farisel apparut libéré... Enfin ! Il était temps : les Poissons dorés risquaient de devenir trop replets.

Comblés de bénédictions et contents d’eux-mêmes, ils reprirent le chemin de leur caverne.