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Après s’être fait de profondes révérences, elles se prirent par la main pour danser en rond autour de la salle.

Elles riaient aux éclats, d’un rire sonore comme un bruissement de petites clochettes. Leurs longues chevelures flottaient capricieusement ; leurs robes, blanches au repos, passaient, dans leurs mouvements, par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

Leur gaieté était si franche, si communicative, que Farisel ne put y tenir. Il s’élança au milieu d’elles pour se mêler à leurs danses. Un tigre échappé n’aurait pas obtenu plus d’effet ; en moins d’un clin d’œil, les fées furent dispersées et elles s’élancèrent avec des cris d’effroi pour se réfugier derrière leur coquille.

Un tigre échappé n'aurait pas obtenu plus d'effet

L’une d’elle tomba et se brisa en mille morceaux !

Désolé d’avoir causé la destruction d’une aussi jolie petite personne, d’avoir donné tant d’émotion aux autres, Farisel se mit humblement à genoux pour les implorer.

« Charmantes fées, je ne vous veux point de mal. Pardon, si je vous ai fait peur. Je suis un petit garçon inoffensif. Je parcours le royaume des mers pour délivrer les filles du Roi. »

Les fées rassurées sortirent de leur cachette et entourèrent Farisel qui leur semblait un géant.

« Bieu sûr, tu es le plus grand homme de la terre. Dans quel coquillage te couches-tu la nuit ? En trouves-tu d’assez larges pour toi ? »

Comme Farisel risquait de les frôler en s’approchant :

« Ne nous touche pas ! Ne nous touche pas ! Tu as l’air si brusque et nous sommes si fragiles ! »

— « Me pardonnez-vous d’avoir causé la mort d’une d’entre vous ? »

— « Bah ! nous l’avons déjà oubliée ! Ici, c’est l’empire de la joie et de