Comme il achevait sa phrase, Barsifoul s’arrêta. Une forêt de corail s’ouvrait devant eux.
« Que ferons-nous, maître ? La traverser ? En contourner les lisières ?
» — Reposons-nous sous ses ombrages. J’ai bien envie de dormir. Il doit être l’heure où ma bonne nourrice me menait au lit. Conduis-moi près d’un de ces arbres ; je m’étendrai au pied de son tronc. »
Tous deux avaient à peine fermé l’œil, que des chants délicieux arrivèrent à leurs oreilles. Farisel se leva, ému par cette musique pure et charmante, attiré par ses tendres vibrations.
« Reste ici, Barsifoul ; il faut que j’aille voir d’où partent ces voix. »
Il parvint à proximité d’une clairière. De belles jeunes filles à queue de poisson y balançaient, en chantant, des petites filles à queue de poisson, assoupies dans de souples hamacs.
« Ce sont les Sirènes, » pensa Farisel.
On lui avait déjà parlé d’elles. Il se souvint qu’elles étaient méchantes et gardaient prisonniers ceux qui s’approchaient d’elles. Il allait se retirer. Une maman-sirène l’aperçut et le désigna aux autres.
Aussitôt, elles accourent, le saisissent malgré ses cris, l’attachent solidement à un corail rose.
Et elles tournaient autour de lui, pleines d’admiration.
« Est-il joli, ce petit garçon ! Nous le garderons toujours auprès de nous !