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LA LINGUISTIQUE.

Le nom de Siamois ou de Thaï est particulier à une certaine population ; mais on l’a étendu aux populations voisines et apparentées, par exemple aux Laos qui se trouvent plus au nord.

La phonétique du siamois est des plus riches ; elle compte notamment bon nombre d’aspirées et de sifflantes. Son alphabet est d’origine hindoue. Sa grammaire est nettement monosyllabique, comme celle du chinois et de l’annamite, et Ton compte chez lui quatre tons différents, quatre façons diverses d’accentuer qui servent à distinguer les uns des autres les monosyllabes dont la forme est la même, mais dont la signification est différente.

§ 4. Le birman.

Il est parlé au nord-ouest de la péninsule indo-chinoise, entre le siamois et les langues hindoues. Son matériel phonétique est moins riche que celui du siamois ; on n’y compte qu’une sifflante. Les différents tons du birman semblent être moins nombreux que ceux du chinois et du siamois. Quant aux procédés grammaticaux, ils sont tout à fait les mêmes.

§ 5. Le tibétain.

Le Tibet doit à l’Inde bouddhiste la meilleure part de sa culture intellectuelle, son alphabet, son importante littérature. Il est difficile de savoir ce que pouvait être la littérature tibétaine avant le mouvement religieux qui sans doute la transforma entièrement. Nous n’avons point de documents remontant à cette première époque.

Les missionnaires bouddhistes eurent pour premier soin de traduire en tibétain les livres religieux composés en sanskrit. L’alphabet qu’ils employèrent, et qui se trouve