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LA LINGUISTIQUE.

et n’ont dû qu’à des circonstances particulières de se voir plus ou moins sérieusement modifier.

D’ailleurs, il existe aujourd’hui encore chez les Chinois plusieurs sortes d’écritures, et parmi elles une espèce de cursive assez rapide, qui est usitée dans les relations habituelles.

Nous ne nous étendrons pas davantage sur cette question des caractères chinois. C’est pour nous un sujet accessoire ; en effet, ce n’est point de graphique que nous nous occupons, c’est seulement de la structure et du matériel phonétique des langues.

§ 2. L’annamite.

L’annamite est la langue de l’Indo-Chine orientale. Au nord elle s’étend donc sur le Tonkin, au sud sur la Cochinchine.

L’annamite est séparé du siamois (au moins au sud-ouest) par un idiome dont le caractère n’est pas encore déterminé, le cambodgien. Nous engageons le lecteur à consulter la carte ethnographique de la partie sud-orientale de l’Indo-Chine dressée par Francis Garnier[1].

La langue annamite est absolument distincte du chinois, et par son appareil phonétique et par ses racines, c’est-à-dire par ses mots, puisque la racine constitue le mot lui-même dans toute langue monosyllabique.

Tout comme en chinois, le genre et le nombre s’indiquent par l’adjonction, à la racine principale, de racines au sens de mâle, féminin, ou de tous, nombreux. L’adjectif se reconnaît à sa position après le substantif qu’il qualifie. La notion de temps ou de mode s’exprime enfin par l’emploi simultané de la racine sur laquelle pivote la

  1. Journal asiatique, août-septembre 1872.