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LE CHINOIS

tuent ou représentent tout autant de systèmes glottiques indépendants les uns des autres et que l’on ne pourrait ramener à une origine commune.

Il existe d’ailleurs d’autres langues monosyllabiques dans la péninsule indo-chinoise ; telles que le pégou dans la Birmanie anglaise, et le kassia dans une petite région située à deux cents milles anglais du fond de la mer du Bengale, sur la rive gauche du Brahmapoutra, au sud de l’Assam. Leur peu d’importance nous autorise à les passer sous silence.

Nous n’avons ici ni le dessein ni la possibilité de passer à tour de rôle en revue ces différentes langues ; nous nous contenterons de donner sur chacune d’elles quelques renseignements généraux, en insistant davantage sur la langue chinoise, la plus caractéristique de toutes les langues de cette espèce.

§ 1. Le chinois.

Les trois grands dialectes du chinois sont : la langue mandarine (vulgaire dans les provinces centrales et usitée, en tant qu’idiome cultivé, dans tout l’empire) ; le dialecte de Canton ; le dialecte de Foukian. Tous trois, d’ailleurs, pour appartenir à la même langue, sont profondément distincts, et il est bien difficile que les habitants du Nord et ceux du Sud se comprennent les uns les autres.

L’étude du chinois se compose de deux parts nettement tranchées : l’écriture, la langue elle-même.

Parlons en premier lieu de cette dernière.

Ainsi que nous l’avons dit, elle est purement et simplement syntaxique. Le premier écueil qu’il lui fallut éviter fut, comme pour toutes les langues isolantes, l’indécision très-fréquente du sens, étant donnée la multiplicité des significations que peut revêtir chez elle une seule et