rie ; mais, au lieu de recevoir la lumière, c’est elle qui la donne au soleil.
» L’Océan de ce pays est le frère de la lune ; il s’appelle l’amour-propre et il féconde tout. Cet Océan a les propriétés du Nil : quand il déborde, il fertilise. Il donne naissance à un fleuve infini comme lui, que l’on nomme la Vanité, et dont les plus hardis plongeurs n’ont jamais pu trouver le fond.
» Il est très flatteur pour un homme de paraître avoir beaucoup voyagé dans ce pays. Aussi les petits lycéens à peine éclos, qui ont encore des restes de confitures autour de la bouche et des restes de pensums autour des doigts, en parlent déjà avec un adorable aplomb. Il est cependant de notoriété universelle qu’on ne peut voyager dans ce pays avant d’avoir au moins senti pousser à son menton le poil follet de la dix-septième année.
» La Bible du pays de la femme ne contient qu’un mot : « Je t’aime ! » La femme n’existe