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meure toute poétique. Je l’avais offerte à Coligny qui promettait toujours de venir le lendemain.

Mais il adorait sa mère, une noble plébéienne qui, pour lui, passait bien des nuits blanches. Il disait pour s’excuser : « Ah ! si j’étais maître de ma volonté ! » Et il continuait la vie nocturne. D’un commun accord, nous adjugeâmes le pavillon à Étienne Eggis qui, pendant quelques semaines, devint un des réguliers de la vie parisienne. Ce fut alors qu’il écrivit ses pages les plus originales : j’en prends à témoin cette géographie de la femme que je publiai dans l’Artiste, après l’avoir quelque peu retouchée. J’en veux donner quelques alinéas.

Ce fut une révélation. Et Eggis fut salué comme un Malte-Brun du cœur féminin :

« La femme est un pays situé entre l’ange et le démon, à quarante degrés au-dessus de la latitude masculine et à deux degrés au-dessous de tout ce qui se rapproche le plus de l’équateur de Dieu.