Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/281

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

droite. De là naquirent deux filles charmantes. La première porte un nom célèbre : Judith Gautier ; la seconde s’est contentée d’être heureuse en épousailles avec Émile Bergerat, qui n’a eu qu’un tort dans sa vie : avoir trop d’esprit.

En ce temps-là, Théo était un des fidèles des coulisses de l’Opéra. On n’a pas oublié ses ballets ; ne représente-t-on pas encore Gisèle, d’ailleurs tout un enchantement ?

J’allais souvent moi-même dans les coulisses où je devins quelque peu amoureux de la Rosita, mi-Espagnole, mi-Française. Elle ne savait ni lire, ni écrire ; mais comme elle savait danser ! Je lui présentai un de mes jeunes amis, ce qui me dispensa de continuer l’aventure. C’était Henri Vermot, secrétaire du comte Roger du Nord, plus tard consul en Amérique. Il était très gai poète, encouragé par Alfred de Musset, ce qui était rarissime.

La Rosita avait la mauvaise habitude d’emprisonner ses amoureux dans sa petite logette