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— Nous demeurons dans le même pays de Beaujon ; nous avons déjà voyagé ensemble ; voulez-vous une place dans mon tout petit omnibus, à côté de madame Arsène Houssaye ?

— Pourquoi dirais-je non ? répondit-il en saluant ma femme ; mais il n’y a que deux places dans votre coupé.

— Il y a une place pour moi sur le siège.

— C’est la place d’Apollon, reprit-il gracieusement.

Je le reconduisis donc chez lui. Quand il descendit à sa porte, il salua ma femme en me disant : « Voilà la poésie ! » Depuis ce jour-là, il fut l’ami de madame Arsène Houssaye, même le jour des funérailles. Il l’avait charmée dans chacune de ses visites, comme il a charmé toutes les femmes qui ont eu la vraie joie de le connaître.